En quoi la naturopathie peut-elle aider à retrouver le sommeil ?
Le sommeil, en naturopathie, est considéré comme l’un des 5 points cardinaux de la santé, au même titre que l’alimentation, le mouvement, la respiration et la gestion du mental.
Nous travaillons avec une stratégie d’ensemble. Il faut aussi s’interroger sur les causes profondes qui perturbent le sommeil, restaurer le terrain en profondeur, accompagner la vitalité en individualisant l’action (un bilan de vitalité individuel permet d’aller au fond des choses en passant en revue tous les plans de l’être).
La naturopathie va jouer sur les différents facteurs, qu’il faut connaître pour retrouver un sommeil le plus naturel possible. Le sommeil a un double rôle : énergétique tout d’abord, car il permet de recharger nos batteries (nerveuses et glandulaires) ; purificateur d’autre part en assurant un nettoyage quotidien organique. Pour remplir ses deux fonctions, il est essentiel de bénéficier d’un sommeil de qualité et réparateur. Or, stress et contraintes de notre société actuelle font qu’il est aujourd’hui difficile d’y parvenir. Nous sommes pourtant tous en mesure d’en créer les conditions favorables.
Pour retrouver un bon sommeil, il est au préalable essentiel de respecter des rythmes, d’écarter tout élément nuisible et d’être à l’écoute de son propre biorythme.
1. Bien s’alimenter pour mieux dormir
Les aliments, la composition des repas, les rythmes et la qualité des aliments influent sur notre sommeil. Prenez vos repas à heure fixe afin d’instaurer un rythme régulier et veillez à ne pas dîner trop tard le soir afin de ne pas perturber la digestion. La fatigue organique, liée à un « manque de nettoyage et de réparation nocturne » peut est en effet être générée par un temps de digestion trop long. Ainsi, plus le repas du soir est pris tard, plus il doit être léger !
Quels aliments sont à privilégier ou à bannir ?
Privilégiez les aliments suivants : salades, potages, légumes, à compléter avec un peu de céréales ou légumineuses, ou encore d’un peu de poisson, de fromage frais. Évitez les plats en sauce, ainsi que les aliments industriels, dénaturés qui apportent de nombreuses toxines que le corps aura plus de difficultés à éliminer pendant la nuit.
Limitez également la viande rouge, les charcuteries, les pâtisseries, les excès de fromage ou de féculents, ainsi que le café, thé ou chocolat noir (acidifiant et excitant pour l’organisme). Adoptez de préférence une dissociation pour une meilleure digestion : par exemple, pas de protéines et féculents ensemble ; évitez les fruits à la fin du repas qui provoquent des fermentations.
Veiller à manger dans le calme et la bonne humeur, en prenant le temps de mastiquer, la digestion n’en sera que meilleure. Manger dans une ambiance stressante bloque la digestion ! Attention, une suralimentation nuit au sommeil, une sous-alimentation peut contribuer au réveil en pleine nuit. Vous pouvez également boire des infusions à base de plantes (fleurs d’oranger, marjolaine, aubépine, sauge ou basilic).
Une fois que l’on a mis en place cette hygiène de vie de base, une supplémentation en vitamines, minéraux et oligo-éléments peut être recommandée pour aider à rééquilibrer le terrain (magnésium et vitamines B par exemple pour les terrains nerveux).
2. L’importance de la sieste pour récupérer
Encore dénigrée en France, on l’associe souvent à la paresse. Or, elle correspond à un véritable besoin physiologique qu’il faut respecter. Mieux vaut une pause sieste qu’une pause café ! Elle permet de démarrer l’après-midi plus efficacement et normalise les rythmes biologiques sans provoquer d’insomnie le soir. Le tout est de ne pas dormir plus de 20 minutes.
Même sans dormir, on peut s’allonger, fermer les yeux et se détendre. A chacun de voir comment elle peut être adaptée à son environnement : au bureau, en s’isolant dans sa voiture, sur un banc à l’extérieur…
3. Biorythme et environnement :
- Savoir repérer son heure de lever et coucher :
Soyez à l’écoute de votre corps et apprenez à repérer vos signes annonciateurs de sommeil (yeux qui piquent, paupières lourdes), afin de ne pas rater le passage du train du sommeil. Il ne passe en effet que toutes les 90 minutes ! De même qu’il est essentiel de déterminer à quelle heure vous vous levez naturellement (en week-end ou vacances).
- Créer un espace favorable à l’endormissement.
Pensez à bien aérer la pièce avant d’aller vous coucher. La température idéale dans la chambre est de 18°.Soyez vigilent quant à l’orientation de votre lit, sachant qu’on dort mieux la tête au nord-nord-est. Évitez tous les éléments qui peuvent perturber le champ électromagnétique naturel (matériaux synthétiques, couverture électrique, sources électriques ou téléphone portable). Couchez-vous au calme. Le cerveau a en effet besoin de silence pour se régénérer. Vous pouvez utiliser le cas échéant des bouchons d’oreille pour vous isoler.
Préférez les couleurs pastelles aux couleurs vives et les lumières douces pour dans la pièce pour favoriser votre
sommeil. N’oubliez pas non plus d’humidifier l’atmosphère, surtout si vous avez un chauffage central. Posez par exemple un verre d’eau sur le radiateur. Après le réveil, ne restez pas trop longtemps au lit mais exposez-vous
rapidement à la lumière naturelle.
Privilégiez un rituel avant de vous endormir : couchez-vous à la même
heure si possible. Vous pouvez aussi prendre un bain, lire quelques pages, écouter de la musique douce…
- Gérer le stress accumulé en journée :
Ce stress constitue une source importante de perturbation du sommeil, surtout si on n’a pas réussi à l’évacuer durant la journée. C’est dans la façon de le gérer qu’on se différencie dans le sommeil.
Au travail, vous pouvez ouvrir la fenêtre, faire quelques exercices de respirations ou d’étirements, ou enfin, aller vous passer les mains sous l’eau très chaude. En rentrant du travail, prenez un bain chaud ou une douche tiède, pratiquez une activité physique en fin d’après-midi (marche, course, vélo…), mais évitez tout effort intense juste avant d’aller vous coucher. Pratiquez des exercices de respiration par le corps grâce à la respiration ventrale que vous pourrez associer à des mouvements lents et amples.
Par l’esprit, représentez-vous des images agréables et calmes (imprégnez-vous par exemple d’un paysage préservé). Vous pouvez aussi utiliser quelques gouttes d’huiles essentielles (lavande vraie, petit grain, mandarine, marjolaine).
- Apprendre à ouvrir et refermer votre journée :
Donnez-vous une belle intention chaque matin afin de vous construire une « belle journée », ce qui est une façon mentale de positiver les choses. De même, refermez votre journée en vous remémorant ses réalisations positives et en relativisant les frustrations rencontrées. Cet exercice permet de prendre du recul et d’éviter de ressasser certains évènements le soir venu.
En cas d’insomnie, dédramatisez. En une ou deux nuits, le retard sera récupéré. Le sommeil fuit d’autant plus qu’on s’acharne à le trouver. Mieux vaut vous relever en attendant le prochain cycle. Vous pouvez aussi écrire ce qui vous préoccupe pour le sortir de vous.
Interview réalisée avec Frédéric BOUKOBZA, praticien de santé naturopathe et directeur de l’Institut Supérieur de Naturopathie (ISUPNAT), école de naturopathie.(Ex Institut Alain Rousseaux) www.isupnat.fr - Tel : 01 40 86 96 10
Publié le 25 octobre 2011
Source : http://www.mon-espace-sommeil.com/